Trois questions à Henry-Lois Kerdraon

Depuis combien de temps évoluez-vous dans un environnement franco-allemand ?

Né à Offenburg et issu d’une union franco-allemande, je suis parti dès mon plus jeune âge rejoindre la France. Après un court passage à Lannion en Bretagne, j’ai vécu dans un second temps à Angers, ville dans laquelle j’ai effectué l’essentiel de ma scolarité jusqu’à la fin de mes études et l’obtention d’un Master II Audit et Expertise à l’ESSCA.

Mis à part ma décision de choisir l´Allemand en première langue vivante au collège puis en spécialité au lycée, mon parcours scolaire reste à quelques exceptions près comparable à celui de beaucoup d’autres bacheliers français. C’est seulement une fois mon entrée faite en études supérieures que j’ai opté pour un parcours germanophone me permettant de pratiquer cette langue de manière régulière au moyen de présentations orales et de dissertations à raison de 8 heures de cours par semaine.

Après plusieurs stages dans le domaine de l’audit financier en France, la possibilité d’envisager mon début de carrière en Allemagne m’a tout de suite enthousiasmée. Par ma prise de poste chez Mazars Berlin en septembre dernier, j’ai concrétisé l’un de mes rêves qui était de travailler en Allemagne. J’avais également à coeur de mettre à l’épreuve ma capacité d’adaptation en me confrontant au « Alltagsleben » allemand tout en m’immergeant dans la culture berlinoise.

Quels sont vos domaines d'intervention chez Mazars ?

J’interviens principalement sur des missions de certification de comptes sociaux pour le compte d’entreprises allemandes toutes formes juridiques confondues. Il est courant qu’il s’agisse de filiales allemandes dont la société mère se situe en France. En conséquence, nous obtenons de la part des auditeurs Groupe des instructions sur l’étendue des travaux à réaliser et leur remettons dans un délai imparti les travaux correspondants.

A moyen terme, je souhaiterais m´investir dans des missions de « due diligences » en collaboration avec des cabinets d´audit français ou pour le compte de clients français souhaitant investir en Allemagne.

Selon vous, en quoi vos compétences françaises et allemandes sont-elles complémentaires dans le cadre professionnel ?

Mes compétences linguistiques en allemand comme en français me permettent de faire le lien entre les interlocuteurs des deux côtés du Rhin, là où l’anglais, dans sa pratique, peut négliger certains aspects et points de détails lorsqu’on en vient à échanger sur des ajustements techniques de dernière minute.

Notre rôle en tant que détenteur d’une double culture francoallemande est d´arriver à accroître la transparence entre les demandes formulées par le mandataire et la compréhension du mandaté sur les travaux exigés.

Un autre point de complémentarité qui s’avère être un atout dans l’exercice de notre profession est la mise en comparaison quasi-permanente des méthodes et des principes admis en France avec ceux de l´Allemagne. Là encore, il est possible, par la variété de nos acquis d’être force de proposition en soumettant des nouvelles idées ou alternatives dans la réalisation des travaux.